Produits laitiers chèvre
Par
Sylviane & Noémie Collet
Producteur(s)
Sylviane & Noémie Collet
Localisation
Le Clos aux Chèvres
415 route Essert-La-Pierre
74430
Saint-Jean-D’Aulps

Carte

 

Nous définissons notre agriculture comme écologique et engagée, faite de compromis fondés sur une réelle réflexion, sans cesse remise en question dans le seul but d'être en accord avec notre façon de penser.

Non labellisée AB, pour plusieurs raisons, nous avons fait des choix qui s'avèrent dans certains domaines plus restrictifs que la règlementation BIO.

Nous avons choisis de nourrir les chèvres avec de la céréale BIO mais avant tout locale, livrée par le producteur lui même, qui nous fournit également paille et une partie du fourrage. Et nous avons banni les tourteaux (source de protéine permettant d'améliorer la production laitière issu de l'extraction de l'huile des graines oléo protéagineuses type colza soja... ) conventionnels et même AB, car même labellisés ils proviennent de pays comme la Chine, le Brésil, l'Argentine et les USA, absurde non? Alors nous nous en privons, mais ce choix n'est pas sans conséquences économiques, car nous perdons 150 litres de lait/chèvre/an, soit un manque à gagner d'environ 30 000€/an, mais grace à ce choix nous sommes en accord avec nos idéaux.

Le bien-être animal est une priorité dans notre élevage, mais pour nous bien-être veut dire pouvoir soigner les animaux. La priorité étant la prévention, une alimentation saine et équilibrée, (complémentée des oligo-éléments, vitamines et minéraux indispensables selon les saisons et le stade physiologique ainsi que des huiles essentielles pour stimuler les défenses immunitaires), un logement sain, sec et ventilé sans mouches, et aussi l'affection et le respect que nous leur portons. Et quand cela ne suffit pas nous utilisons des traitements (antibiotiques, antiparasitaires, antalgiques) sur prescription en respectant les doses et les délais. Nous écornons les chevreaux à 10 jours, afin d'éviter les blessures que les chèvres peuvent se porter adulte, étant donné qu'elles passent l'hiver en stabulation libre.

Nous dénonçons les primes PAC (Politique Agricole Commune) de l'Europe. Nous considérons que c'est un réel fléau pour l'agriculture française, en effet ces primes (mal attribuées), permettent à l'Etat et l'Europe, d'avoir la main mise sur nos fermes en maitrisant le prix des produits agricoles bien trop bas pour permettre de couvrir leurs coûts de production. C'est aussi un moyen de pression : obligations administratives, déclaratives.... sinon sanctions!! qui poussent les agriculteurs à la course aux hectares (les subventions étant liées aux surfaces agricoles) et donc au développement des grosses structures de type industriel ayant un impact écologique néfaste.

Nous n'avons pas la prétention que notre modèle est parfait, des points sont encore à améliorer.

Aujourd'hui, notre plus grande contrariété est de ne pas réussir à se passer d'un larvicide pour lutter contre les mouches qui représentent un fléau d'Avril à Novembre, causant salissures, gènes pour les chèvres et les hommes, sachant que leur reproduction est exponentielle.

Nous avons pourtant testé nombre de techniques (hirondelles, guêpes parasitoïdes, pyrèthre naturel, huiles essentielles, collants...).

Nous avons investit cet hiver dans une ventilation mécanique qui devrait permettre d'assécher la litière est donc limiter la reproduction des mouches. A suivre...

C'est sur le plan humain que des améliorations seront nécessaires, notre engagement est tel que nous nous consacrons à notre métier, pas de congés, de vacances, de sorties, de loisirs, de vie de famille... et une moyenne de 70h par semaine au bas mot!

Cette situation n'est pas pérenne et c'est celle de nombreux paysans et éleveurs. On compte 1 suicide par jour chez les agriculteurs en France, sans compter les cessations d'activité, le surmenage causant l'isolement... Le décalage avec la société est immense, l'investissement personnel est immense... on demande des efforts aux paysans sans leur donner de moyens, tout ça pour une malheureuse retraite, avec des organismes bien usés.

Ô France, il est grand temps de prendre soin de tes paysans malmenés et fatigués.

C'est pourquoi nous comptons sur l'engagement de nos consommateurs pour mieux valoriser nos produits et tenter de réduire notre temps de travail.